lundi 4 octobre 2010

Le vent de l'aventure

Connaissez-vous le vent de l’aventure ? Il faut parfois savoir se montrer patient, l’attendre et le guetter avant qu’on ne le sente toucher nos joues. Il souffle alors sur nos visages et, l’espace d’un instant, laisse entrevoir ce que réserve l’avenir. Le cœur se sent plein d’une énergie insoupçonnée, fort de la promesse diffuse d’un renouveau.

Il est vent de l’aventure lorsque la pénombre s’étend sur la ville. Alors que l’horizon prend peu à peu ses couleurs rosées, il gagne en puissance. Les passants réajustent le col de leur manteau et se pressent vers leurs pénates. Une légère inquiétude gagne les cœurs, ce petit pincement qui nous fait lever les yeux vers le lointain. Pour ceux qui continuent à arpenter la rue, le vent de l’aventure chuchote alors l’espoir d’une nuit nouvelle, à la fois belle et inquiétante.

Il est vent de l’aventure lorsque le sommet reprend ses droits. Il se met alors à souffler pour signaler au promeneur qu’il est temps de reprendre le chemin. Pour ce visiteur d’un instant, l’état de grâce est terminé. Les cimes reprennent leur existence imperturbable tandis que le promeneur se met en route, le dos légèrement vouté et le cœur empreint de mélancolie.

Il est vent de l’aventure lorsque l’on file à pleine vitesse à travers le jour. Son souffle violent et sec vient d’ailleurs, chargé de promesses magnifiques. Il tourbillonne, ébouriffe, déborde. Comme une flèche tirée vers l’avenir, il donne une piqure de vie à ceux qui acceptent de s’y frotter. Dans l’âcre odeur de la cheminée d’un bateau, sur les quais d’une vieille gare abandonnée ou sur l’autoroute du départ, il est vertige de liberté.

Connaissez-vous le vent de l’aventure ? Il souffle pour tous ceux qui savent l’apprécier et entendre sa voix, par delà le vacarme du quotidien. Il donne aux hommes le courage et la force de regarder vers l’avant, le cœur chargé d’une puissance nouvelle. Levez les yeux vers l’horizon et humez l’air. Scrutez les arbres alentours. Le vent de l’aventure n’est jamais loin.

Johan Rochel
www.chroniques.ch

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'avant dernier billet me fait penser à des oppositions d'ado ...
alors : pardon mon Chéri ! Mais d'habitude je m'émerveille !
Une Mémé.