Votre nationalité suisse vous a donné la possibilité d’exercer votre droit populaire, en apposant une signature en faveur de l’initiative « anti-minarets », lancée conjointement par l’UDF et l’UDC.
Il y a peu, plus de 100'000 de vos signatures ont ainsi été déposées à la chancellerie fédérale, permettant à l’initiative de se présenter devant le jugement populaire des urnes. Reste encore à passer l’étape du Parlement, qui peut déclarer l’initiative impropre à la votation. En discriminant de manière éhontée un groupe religieux – fort de plus de 300'000 personnes en Suisse – vous pourriez amener la Suisse à ne pas respecter ses engagements les plus basiques du droit international et, de ce fait, à violer la Convention européenne des droits de l’homme et sa clause de non-discrimination. Vous n’en avez visiblement cure, car vous proclamez que la Suisse reste souveraine face aux bureaucrates de Bruxelles ou des Nations-Unies. En plus de mettre la Suisse en position risquée dans le concert des nations, vous oubliez que c’est la volonté populaire qui a choisi de ratifier la Convention. Et, comble de l’ironie, peut-être vous-mêmes !
Comment en est-on arrivé si loin ? Pourquoi avez-vous signé cette initiative qui sent le repli sur soi et flirte avec une islamophobie à peine dissimulée ? J’en veux à votre geste et me permets de vous adresser quelques questions. Avez-vous cherché à en savoir plus sur l’islam, autrement que via les propos grotesques de l’initiative et de ses partisans ? Avez-vous par exemple consulté le site du Groupe de recherche sur l’Islam en Suisse (www.gris.info), véritable mine d’informations sur les communautés musulmanes de notre pays ? Avez-vous de bonne foi cherché à éviter le piège d’un dangereux discours, fait d’amalgames et d’idées reçues ?
Peut-être avez-vous souhaité faire passer un message politique ? Montrer par votre signature que vous craigniez certaines évolutions, où semblent parfois être sacrifiées les limites entre Etat et religion, nos libertés d’expression. Sur ce point, je n’en veux pas à vos idées, car le débat de fond est toujours profitable à une démocratie vivante. J’en veux à la façon dont vous avez choisi d’exprimer vos doutes et vos opinions. Comment encourager une communauté à s’intégrer et à adopter nos valeurs en lui interdisant sans autre forme de procès une construction à caractère religieux ? Comment ne pas sentir la discrimination en comparaison d’une synagogue ou d’un temple bouddhiste ?
Renseignez-vous, passez voir les quatre seules mosquées de Suisse avec un minaret, interrogez-vous sur les raisons qui vous ont poussés à signer cette initiative. J’ai l’intime conviction que beaucoup d’entre vous pourraient être amenés à regretter leur geste. C’est en ce sens que je vous adresse mes salutations pleines d’espoir d’un changement futur,
Johan Rochel
www.chroniques.ch
Il y a peu, plus de 100'000 de vos signatures ont ainsi été déposées à la chancellerie fédérale, permettant à l’initiative de se présenter devant le jugement populaire des urnes. Reste encore à passer l’étape du Parlement, qui peut déclarer l’initiative impropre à la votation. En discriminant de manière éhontée un groupe religieux – fort de plus de 300'000 personnes en Suisse – vous pourriez amener la Suisse à ne pas respecter ses engagements les plus basiques du droit international et, de ce fait, à violer la Convention européenne des droits de l’homme et sa clause de non-discrimination. Vous n’en avez visiblement cure, car vous proclamez que la Suisse reste souveraine face aux bureaucrates de Bruxelles ou des Nations-Unies. En plus de mettre la Suisse en position risquée dans le concert des nations, vous oubliez que c’est la volonté populaire qui a choisi de ratifier la Convention. Et, comble de l’ironie, peut-être vous-mêmes !
Comment en est-on arrivé si loin ? Pourquoi avez-vous signé cette initiative qui sent le repli sur soi et flirte avec une islamophobie à peine dissimulée ? J’en veux à votre geste et me permets de vous adresser quelques questions. Avez-vous cherché à en savoir plus sur l’islam, autrement que via les propos grotesques de l’initiative et de ses partisans ? Avez-vous par exemple consulté le site du Groupe de recherche sur l’Islam en Suisse (www.gris.info), véritable mine d’informations sur les communautés musulmanes de notre pays ? Avez-vous de bonne foi cherché à éviter le piège d’un dangereux discours, fait d’amalgames et d’idées reçues ?
Peut-être avez-vous souhaité faire passer un message politique ? Montrer par votre signature que vous craigniez certaines évolutions, où semblent parfois être sacrifiées les limites entre Etat et religion, nos libertés d’expression. Sur ce point, je n’en veux pas à vos idées, car le débat de fond est toujours profitable à une démocratie vivante. J’en veux à la façon dont vous avez choisi d’exprimer vos doutes et vos opinions. Comment encourager une communauté à s’intégrer et à adopter nos valeurs en lui interdisant sans autre forme de procès une construction à caractère religieux ? Comment ne pas sentir la discrimination en comparaison d’une synagogue ou d’un temple bouddhiste ?
Renseignez-vous, passez voir les quatre seules mosquées de Suisse avec un minaret, interrogez-vous sur les raisons qui vous ont poussés à signer cette initiative. J’ai l’intime conviction que beaucoup d’entre vous pourraient être amenés à regretter leur geste. C’est en ce sens que je vous adresse mes salutations pleines d’espoir d’un changement futur,
Johan Rochel
www.chroniques.ch