lundi 8 septembre 2008

Les meilleurs au Conseil général

Comme lors de chaque échéance électorale, les partis cherchent à remplir les listes de candidats au Conseil Général. Seulement voilà, les volontaires ne se pressent pas au portillon. La situation est telle que les partis promettent parfois « quelques petites réunions dans l’année », qui n’occasionneraient qu’un minimum de travail. En clair : devenez conseiller général, et il ne vous en coûtera rien ou si peu.
Déboucher sur de telles aberrations donne un signal très clair : le système est vicié. Il amène parfois au législatif des personnes peu motivées, ou peu conscientes de la somme de travail exigée.
En théorie, le rôle du législatif est pourtant de première importance. C’est lui qui donne l’impulsion nécessaire au travail de l’exécutif. De plus, il doit posséder les ressources et les compétences nécessaires pour enquêter et contrôler le travail des membres de l’exécutif. Au sens le plus noble du terme, le travail du législatif est donc d’une autre trempe que celle d’exécuteur ou grand gestionnaire : il dessine les grandes lignes, capable d’exercer une vue souveraine sur la vie de la cité.
Ceux qui ont tout vu et tout fait en politique répondront d’un revers du main : belle théorie. A tous les échelons, mais peut-être de manière encore plus sévère à l’échelle d’une ville comme Monthey, la réalité est en effet bien différente. C’est un exécutif de plus en plus professionnel qui mène le bal et répond aux attentes de la population. Le législatif est réduit à une instance de légitimation, plus ou moins consciencieuse.
Comment répondre à ce défi et donner un véritable pouvoir au législatif ? La solution idéale consisterait à redonner le goût de la chose publique. Pourquoi ne pas enseigner la noblesse de l’acte civique dans nos écoles et rendre attractifs les postes où l’intérêt de tous est en jeu ? Parce qu’elle est une belle et importante activité, la politique mérite que les meilleurs et les plus motivés s’y attèlent.
« Inatteignable » rétorqueront certains. Cherchons donc une solution plus prosaïque. Pourquoi ne pas entamer une réflexion sérieuse sur le nombre de conseillers généraux ? Pourquoi ne pas préférer la qualité à la quantité, même si la représentativité y laisse quelques plumes ? De plus, ne faudrait-il pas munir le législatif d’un véritable pouvoir d’investigation ? D’une part, lui donner les ressources nécessaires pour travailler un profondeur les différents dossiers et, d’autre part, peut-être revoir à la hausse les émoluments versés aux conseillers généraux. L’enquête publiée dans Bilan durant l’été – au titre univoque Les parlementaires communaux reçoivent des salaires de misère - montre en effet de substantielles différences entre les différents législatifs. Monthey, avec un coût de 1,48 franc par habitant, se montre particulièrement économe. Jusqu’à rogner la motivation nécessaire ?

Aux élus motivés de l’automne prochain, je souhaite le meilleur pour leur engagement. Aux autres, je les enjoins à revoir leur décision avant de se présenter devant le peuple.

Johan Rochel
www.chroniques.ch

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