dimanche 17 août 2008

Cambodge, relever ruines et défis

La deuxième chronique s'est invitée au Cambodge. Bonne découverte !

En traversant la frontière qui sépare la Thaïlande du Cambodge, c’est tout le chaos créateur d’un pays en construction qui s’offre à nous. Chaos, car les magnifiques étendues verdoyantes des rizières et de la jungle ne cèdent la place qu’à de petits villages pauvres et poussiéreux. De là, les habitants semblent préparer la reconquête de leurs terres, eux qui furent embourbés dans un génocide et de violents conflits durant près de 30 ans. Le pays se réveille doucement, peu à peu conscient de l’immensité des défis qui se présente a lui.
Mais ce chaos recèle un fort potentiel créateur, preuve que tout va très vite au Cambodge. Loin d’avoir digérés tous les méandres de leur histoire, les habitants veulent regarder vers l’avenir. Partout au Cambodge, la même constatation : très peu de personnes âgées croisées sur les trottoirs ou sur les marchés. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 40% de la population a moins de 15 ans.
Autour des centres de décision, le développement est violent. Sans plan d’urbanisme, les agglomérations poussent comme de grands champignons, dans un mélange de pollution et de poussière. Phnom Penh, la capitale, symbolise le cœur de ce processus. Dans une absence quasi totale de règles, des centaines de motos disputent la suprématie des routes aux grosses cylindres de la corruption. Quand les secondes font un plein à 200 dollars, c’est une année de salaire que le pompiste voit défiler devant ses yeux. Entre ces deux mondes, des milliers de dollars et l’exigence pour la société cambodgienne de chercher une base sociale capable d’assurer sa progression.

Angkor, le joyau d’un pays

Dans cette quête d’identité, le Cambodge a trouvé sa fierté culturelle et une manne financière qui ne semble pas prête de tarir : les temples d’Angkor. Chaque année, des milliers de visiteurs se pressent pour admirer les beautés de l’empire d’Angkor, vestiges des temps où les Khmères dominaient l’Asie du sud-est. Devant l’immensité du spectacle, l’imagination peine à reconstituer le faste et la beauté des édifices maintenant en ruine.
Conscient de l’importance du site, le gouvernement a tout mis en œuvre pour le rendre agréable aux touristes. Des hôtels de catégorie luxueuse et des restaurants des quatre coins du monde ont vu le jour a Siam Reap, la bourgade qui marque l’entrée des temples. Les mendiants et les estropiés, pourtant si présents dans le reste du pays, ont été effacés du paysage. Ou plutôt profitent-ils de l’intense activité caritative qui règne en ces lieux, preuve qu’un mouvement vers un mieux est en marche.


De Siam Reap, Johan Rochel

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