vendredi 4 septembre 2009

L'été indien de la Berne fédérale

Malgré une configuration de départ prometteuse, l’été fédéral 2009 laisse un goût d’inachevé. Alors que Pascal Couchepin annonçait son départ aux premiers beaux jours, les météorologues de la capitale prévoyaient un été politique à la chaleur moite. Sous bien des aspects, il le fut.

Autour de la représentation de la Suisse romande par un bilingue, de la fameuse alliance latine ou encore des luttes fratricides au sein des libéraux-radicaux, les débats furent souvent enflammés, parfois superficiels. Il semble toutefois faux d’en déduire qu’ils furent inutiles. Comme l’a rappelé Pascal Couchepin dans son discours prononcé à l’occasion de la Fête Centrale des Etudiants Suisses à St-Maurice, la Suisse fonctionne sur un modèle d’intégration. Tous les acteurs concernés doivent avoir voix au chapitre, sous peine de voir l’entier du système se bloquer. Dans la joyeuse cacophonie estivale de la politique suisse, les orateurs de tout poil se sont pressés au portillon.

S’ils n’ont ainsi pas été complètement dénués de sens, les débats estivaux ont tout de même manqué plusieurs cibles. Les débats de fond sur les grands chantiers nationaux ont été abordés par les différents candidats et leur parti sur le mode de l’effleurement, combiné à un usage savant de la langue de bois. Les visions de société, outre quelques lapalissades bien huilées sur le libéralisme, n’ont malheureusement pas su provoquer l’enthousiasme du grand public.
Mais laissons de coté ces quelques regrets. La succession Couchepin est entrée dans sa dernière ligne droite, atteignant son apogée lors de la nuit des longs couteaux. Dans les couloirs feutrés du palace Bellevue, les amitiés partisanes seront mises à rude épreuve. L’exigence est pourtant clair : il faut le meilleur des candidats. Alors que le conseil fédéral souffre de graves problèmes de gouvernance, les réformes institutionnelles nécessaires prendront encore beaucoup de temps. Dans l’intervalle, seule la personnalité la plus à même de tisser des liens entre les différents acteurs pourra accomplir sa tâche de manière satisfaisante. Puisse l’été indien inspirer les parlementaires et les amener à prendre la bonne décision.

Johan Rochel
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